Écart de poids max entre assureur et grimpeur

🐘 Écart de poids max entre assureur et grimpeur

Thibaud

Infos, Culture Grimpe

Si vous vous retrouvez à lire cet article, c’est que vous avez sans doute, vous aussi, connu cette petite frayeur en assurant un grimpeur bien plus lourd que vous, ou en étant assuré par quelqu’un de trop léger.

Vous vous posez donc en toute logique la question : « y a-t-il un écart de poids max entre assureur et grimpeur à respecter ?? »

L’assurage, une discipline à part entière

Si on a pour habitude de se focaliser sur son entraînement d’escalade, l’assurage est lui aussi une discipline à part entière qui demande tout autant de pratique et de rigueur.

Il est important d’y consacrer la même énergie que pour la grimpe, car en fin de compte, c’est la qualité de l’assurage qui va déterminer si on escalade en sécurité ou pas. Et maîtriser l’assurage dynamique est ce qui va faire la différence entre un bon et un excellent assureur.

Si un bon assureur peut assurer un mauvais grimpeur sans souci, un bon grimpeur ne pourra quant à lui pas se passer d’un bon assureur !

Écart de poids max entre assureur et grimpeur : plusieurs facteurs

Si un assureur de 46 kg assure un grimpeur de 95 kg, on peut penser que cela risque de poser problème. En revanche, il faut savoir qu’il n’y a pas de règle fixe concernant l’écart de poids maximum entre un assureur et un grimpeur.

Si on recommande généralement de ne pas dépasser un écart de poids de 25 kg entre les deux équipiers pour assurer un certain confort, cela dépend en réalité de plusieurs variables.

#1 L’expérience

L’assurage est une pratique complète et complexe nécessitant de faire preuve d’une grande anticipation, de vigilance et de mobilité. Et ces qualités, on les obtient surtout en pratiquant !

Bien assurer quelqu’un nécessite une grande technique, et cela passe par l’apprentissage des classiques. Savoir quand faire du mou, quand assurer sec, toujours garder une main sur la corde côté frein, amortir une chute dynamiquement… Et j’en passe !

L’expérience du grimpeur va donc jouer un rôle clé dans l’assurage. Plus un assureur aura de la technique, plus il pourra se permettre d’assurer quelqu’un de plus lourd que lui. L’écart de poids sera compensé par une bonne anticipation et gestion de la chute.

#2 Le type d’assurage

En escalade de voie encordée, il existe deux manières de grimper : grimpe en tête et grimpe en moulinette. De manière globale, la grimpe en tête va demander plus de maîtrise de la part du grimpeur, mais aussi et surtout, de l’assureur.

La grimpe en moulinette

En moulinette, la corde est déjà passée dans le relais en haut de la voie. Lorsque l’on commence à grimper, c’est généralement en moulinette car ce type d’assurage est plus facile pour débuter. Le grimpeur ne s’occupe pas de sa corde et l’assureur se contente d’avaler le mou au fur et à mesure de la progression.

Pour un assurage en moulinette, 2 variables entrent en jeu en cas de chute :

La tension de la corde

Généralement lorsqu’on grimpe en moulinette, on maintient une assez bonne tension de corde, car on est continuellement assuré par le haut. L’écart de poids max entre assureur et grimpeur est donc presque négligeable.

Le poids du grimpeur

Dans la mesure où le grimpeur ne subit jamais de réelle chute libre, il ne ferait que peu contrebalancer un assureur qui serait plus léger que lui.

Dans le cas où c’est le grimpeur qui est plus léger, il ne prendra pas assez de vitesse pour sentir un choc suffisamment traumatisant en cas de chute, dû au poids supérieur de son assureur.

La grimpe en tête

C’est généralement lorsque l’on commence à grimper en tête, et surtout lors des premières chutes, que l’on se pose la question d’un écart de poids max entre assureur et grimpeur.

Ici, le grimpeur va devoir s’assurer lui-même au cours de l’ascension, en passant la corde dans des dégaines successives. C’est plus dangereux et plus spectaculaire car en cas de chute, il ne sera pas tout de suite amorti par la corde et subira une courte chute libre avant d’être rattrapé.

En cas de chute en tête, le poids du grimpeur et la tension de la corde ne sont plus les seules variables qui entrent en jeu. On en ajoute 2 nouvelles : l’altitude du grimpeur et la distance avec la dernière dégaine.

En tête, le grimpeur est assuré par le bas. Il va grimper avec du mou quasi constant avant de pouvoir se clipper à la dégaine suivante. Plus le grimpeur sera proche de la dégaine suivante sans l’avoir clippée, plus il chutera de haut. C’est ici que l’écart de poids entre l’assureur et l’assuré entre en jeu.

En effet, en cas de chute, le grimpeur va prendre bien plus de vitesse qu’en chutant en moulinette. C’est en partie pour cette raison que le facteur de chute est généralement plus élevé en grimpe en tête.

Poids du grimpeur < poids de l’assureur

Si l’assureur est beaucoup plus lourd que le grimpeur et qu’il n’a pas assez d’expérience pour amortir la chute en assurant de manière dynamique, ce dernier risque de subir un arrêt brutal pouvant le blesser, la plupart du temps par un tassement des lombaires.

Poids du grimpeur > poids de l’assureur

Il est important de ne pas assurer quelqu’un de bien plus lourd que soit, sinon il risquerait de nous faire percuter violemment la paroi, voire de nous faire décoller jusqu’à la première dégaine en chutant.

Une chute en tête sur les premières dégaines avec un écart de poids trop important pourrait amener l’assureur à percuter le grimpeur, ce qui n’est pas l’idéal en termes de sécurité.

En résumé, l’assurage en tête avec des gabarits très différents n’est pas recommandé. S’il n’est en revanche pas trop important, un assureur confirmé pour gérer la problématique en dynamisant et adaptant les bons réflexes.

Une solution : Ohm d’Edelrid

Par chance, certaines personnes ont déjà rencontré ce grand classique de l’assurage et y ont apporté des solutions ! C’est le cas du dispositif Ohm d’Edelrid. Avec lui, arrêtez de vous focaliser sur un écart de poids max entre assureur et grimpeur, et pratiquez en toute sérénité.

Ce système va se fixer à la première dégaine de la paroi et réduire la force de traction subie par l’assureur (léger) lorsque le grimpeur (bien plus lourd que lui) chute. Bref, une petite révolution pour les couples aux gabarits très différents !

Chez Climb Camp, étant nous-mêmes « victimes » de cette différence de poids entre assureur et grimpeur, vous pensez bien qu’on a craqué sur ce petit bijou. On vous en a fait un retour d’expérience ! 😁

Ohm, un dispositif d’assurage pour réduire les effets de l’écart de poids grimpeur / assureur

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Parler d’un écart de poids max entre assureur et grimpeur est donc une notion peu précise, car il n’y a pas de science exacte. De nombreux facteurs comme l’expérience de l’assureur ou encore le type de grimpe entrent en jeu.

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