Vous savez, je ne crois pas qu’il y ait de bons ou de mauvais assureurs… FAUX ! Pour pouvoir être autonome en escalade, on nous a appris les gestes d’assurage basiques. On part du principe qu’on a tous les mêmes bases. Mais avec la pratique, on s’adapte et on apprend. L’assurage dynamique en escalade est ce qui fera de vous des bons assureurs.
L’importance de l’assurage dynamique en escalade
Savoir assurer son grimpeur, c’est suivre sa progression et l’empêcher de chuter au sol. On pourrait en rester là car le plus important est évidemment de le retenir. Mais la différence entre une personne qui sait assurer et une personne qui assure vraiment bien se voit lors d’une chute.
Quand on grimpe en tête et qu’on rate une prise, la chute peut vite être spectaculaire et l’atterrissage brutal. Il suffit qu’on soit un mètre au-dessus de la dernière dégaine clippée pour que la chute soit de deux mètres + le mou intrinsèque de la corde + le mou entre l’assureur et la paroi. Lorsque la corde finit par se tendre, le choc peut être brutal pour le grimpeur qui est arrêté d’un coup dans sa chute.
C’est là qu’entre en jeu l’assurage dynamique en escalade. C’est le nom qu’on donne au fait qu’un assureur dynamise la chute de son grimpeur pour atténuer le choc ressenti. Cela change tout pour le grimpeur.
On appréhende tous la chute, ce n’est jamais agréable. Mais si en plus on se demande si on va se prendre un gros stop violent lorsque la corde va se tendre d’un coup, cela nous rajoute un stress. Si on sait que notre assureur maîtrise l’assurage dynamique en escalade, ça nous enlève un poids pendant notre ascension car on sait qu’on va atterrir tout en douceur !
Des gestes simples permettent de le faire et ils devraient être appris par tout grimpeur. 🙂
Principe de l’assurage dynamique en escalade
L’assurage dynamique en escalade est valable lorsqu’on grimpe en tête. En moulinette, même si on laisse un peu de mou au grimpeur, la chute ne sera pas très brutale car le grimpeur est toujours assuré par le haut. Les forces s’équilibrent assez naturellement, et ce même si l’assureur est beaucoup plus léger que le grimpeur.
Il y a un cas où l’assureur n’a rien a faire pour dynamiser, c’est quand il est beaucoup plus léger que son grimpeur. Lors d’une chute, il va automatiquement décoller du sol, ce qui va permettre de dynamiser la chute. Le grimpeur ne va ressentir aucun choc brutal. Attention cependant à anticiper le décollage ! Selon la différence de poids, l’assureur peut être projeté à la première dégaine. C’est à lui de prévoir et de mettre les pieds à plat sur la paroi pour suivre le mouvement. Ceci dit, cela ne doit pas empêcher les petits gabarits de maîtriser la technique de l’assurage dynamique !
Pour les duo où assureur et grimpeur font le même poids, ou si l’assureur est plus lourd, il est primordial d’apprendre l’assurage dynamique. La théorie est assez simple mais elle nécessite beaucoup de pratique pour que ce soit fluide et bien exécuté. Il y a deux écoles concernant l’assurage dynamique en escalade.
Comment assurer dynamiquement en escalade ?
Méthode #1 : Ravaler le mou et le redonner au moment du choc
La première école, c’est de ravaler le mou au moment de la chute et de le redonner au moment du choc.
Le fait de ravaler le mou va freiner la chute et diminuer la vitesse du grimpeur. Lorsqu’on redonne le mou pour le choc, cela va permettre de dynamiser la fin de chute du grimpeur qui est déjà bien ralenti.
Sachez que cette méthode existe, personnellement on n’est pas fan. Il y a trop de variables à anticiper pour connaître le moment exact où il faut redonner du mou. L’élasticité de la corde, le mou que le grimpeur avait déjà, la vitesse de chute qui peut varier selon le poids… Trop d’imprévus !
Méthode #2 : Accompagner la chute avec son corps
La deuxième école consiste à accompagner la chute avec son corps.
Lorsque votre grimpeur va chuter, la gravité va le tirer vers le sol. Avec la vitesse en plus, il exerce une force sur la corde qui va naturellement soulever l’assureur vers le haut. L’idée est de se laisser porter par cette force et même d’aller dans son sens, en avançant vers la paroi. Cela va permettre de rééquilibrer les forces entre assureur et grimpeur pour que la chute se fasse tout en douceur.
Sur le papier, ça paraît très simple, mais vous devez prendre quelques précautions :
- Ne vous mettez pas trop loin de la paroi, vous risquez d’être éjecté contre la paroi au moment de la chute. Le surplus de corde ne fera qu’augmenter la durée de chute de votre grimpeur et vous ne pourrez pas le dynamiser.
- Il ne faut pas toujours dynamiser. Si votre grimpeur est trop proche du sol ou au dessus d’un toit, il faut l’anticiper et stopper sa chute sans dynamiser. Le risque est qu’il se prenne le sol ou le toit car vous avez mal anticipé la hauteur de la chute.
- N’allez pas vers la paroi avant que la force de la corde vous tire. Vous aurez l’effet contraire à celui voulu. Si vous avancez trop tôt, vous allez donner davantage de mou à votre grimpeur, ce qui va augmenter sa vitesse et hauteur de chute !
Vous connaissez les bases pour apprendre l’assurage dynamique en escalade, il ne vous reste plus qu’à vous entraîner pour devenir un meilleur assureur que vous ne l’êtes déjà !
