Dans le milieu de l’escalade, sans trop tout comprendre au début, on entend souvent :
« Je viens de flasher cette voie ! »
« J’ai sortie cette voie après travail. »
« Allez, je tente celle-ci à vue. »
Flash, escalade à vue, grimpe après travail… Si vous êtes ici c’est sans doute que ces mots ne sont pas encore totalement clairs dans votre tête, mais rassurez-vous, dans 2 minutes ça sera de l’histoire ancienne. Vous parlerez encore un peu plus le langage tordu des grimpeurs. 👽
Escalade à vue
➡️ Terminer une voie d’escalade à vue signifie qu’on l’a réussie au premier essai, sans avoir obtenu la moindre information sur celle-ci.
Cela signifie que nous n’avons jamais vu personne la grimper, ni même obtenu de conseils ou vu de vidéo ou de photo ! Si le grimpeur a, ne serait-ce qu’entendu parler du profil de la voie, alors il ne pourra pas la grimper à vue.
C’est tout simplement la plus belle manière de réussir une voie d’escalade.
À haut niveau il devient quasi impossible de grimper à vue une voie car elles demandent une énorme préparation. On a beau exceller dans sa discipline, il y a des éléments qu’on ne parvient pas à comprendre quand on est déjà sur la voie. En général, à partir du 8ème degré, le moindre mouvement est analysé en amont.
Flasher une voie
Non, flasher une voie ne signifie pas l’escalader en un temps record, ni de tomber amoureux de la paroi… ⚡
➡️ Un flash est une voie réussie du premier coup avec prise d’informations préalable.
Cette prise d’informations permet aux grimpeurs de se renseigner en amont sur l’itinéraire, les passages compliqués, les mouvements clés, les zones de repos, etc. Autant de facteurs qui font que les succès en flash sont logiquement un peu plus fréquents que ceux à vue.
Il y a plusieurs manières de prendre des informations :
- Regarder la voie (en photo, en vidéo, sur place),
- analyser les mouvements d’autres grimpeurs,
- ou encore discuter avec eux des mouvements ou des points difficiles.
La seule chose qui n’est pas autorisée : c’est toucher la voie, même pour sentir comment est la première prise. Dès lors qu’on touche la voie, on est obligé de la réussir pour valider le flash.
Les meilleurs grimpeurs du monde s’affrontent donc en essayant de flasher les voies les plus dures possibles. À ce jour, c’est sans surprise Adam Ondra qui détient le record de la voie flash la plus dure. Il s’agit de « Super Crackinette » une 9a+, rien que ça…
Grimpe après travail
➡️ Enfin, la grimpe après travail signifie que l’on est au moins à notre second essai sur une voie. Il y a donc une notion de prise d’information en amont.
On prend le temps de la lire pour repérer les mouvements à exécuter, les éventuelles zone de repos, on peut chuter, désescalader, se reposer dans le baudrier, etc.
C’est encore Adam Ondra qui détient le record du monde de la voie la plus dure après travail. Il s’agit de « Silence », une voie cotée 9c. Un superbe documentaire retrace son évolution, sa préparation et son exploit. On ne veut pas vous spoiler, mais vous y verrez un entraînement hors du commun, une préparation physique et mentale à couper le souffle. On comprend pourquoi il est actuellement le meilleur mondial dans sa discipline.
Vous découvrirez bien assez vite qu’en escalade on est les champions du jargon, vous n’avez pas fini de chercher des définitions sur internet ! A vrai dire ça ne fait que commencer !
Si d’autres termes vous posent problème, n’hésitez pas à consulter notre lexique de l’escalade. Et si vous n’êtes pas familier avec les 9a+, 9c… on vous dit tout dans notre article sur les cotations de difficulté en escalade.
Voyons si vous avez été attentifs… Quelle est la meilleure des façons de réaliser une voie ?! L’escalade à vue ? Flash ? Après travail ? 😉
