6 mois d'escalade enceinte

🤰 6 mois d’escalade enceinte

Argi

Infos, Témoignages

Quand on apprend qu’on attend un enfant, on se pose beaucoup de questions sur le chamboulement que ça va être dans notre vie. Parmi le milliard de choses qui ont pu se passer dans ma tête, je me suis assez vite demandé comment allaient se passer ces quelques mois pour pouvoir continuer à faire de l’escalade enceinte.

Débuts difficiles

Avant de tomber enceinte, je me sentais vraiment bien physiquement. Forcément, quand on pratique un sport régulièrement et qu’on s’y tient, même sans forcément avoir d’objectifs/d’idéal à atteindre, notre corps change et se muscle. Alors à raison de deux séances par semaine, l’ensemble de mes muscles s’étaient développés et surtout je me sentais pleine d’énergie.

Évidemment chaque grossesse est différente, je vais vous parler ici de mon vécu.

Les premières semaines, j’étais seulement fatiguée. J’ai pu continuer à grimper à mon niveau habituel mais chaque voie me demandait plus d’effort que d’habitude.

J’ai été surprise par la rapidité des changements qui ont lieu dans le corps pour pouvoir accueillir ce nouvel être humain. Sous l’effet des hormones, le corps de la femme se « détend » pendant la grossesse. Toutes les articulations et les tendons deviennent plus laxes, parce que oui, à un moment, il faudra réussir à faire sortir un bébé !

Donc en plus de la fatigue, très vite j’ai senti que je me ramollissais. Et plus ça va, plus j’ai l’impression de devenir molle. Je crois que de tous les désagréments de grossesse, c’est ce qui a été (et est encore) le plus difficile à vivre. Passer d’un corps où on est bien, on se sent capable de tout, à un nouveau corps complètement différent et qui ne nous permet pas de faire autant de choses qu’avant.

6 mois d’escalade enceinte

Au début, j’ai continué le bloc sans vraiment me poser de questions car je ne voulais pas que cette grossesse m’empêche de vivre ma vie. Je me suis quand même résignée assez vite car les coups lors de la chute peuvent être dangereux et il m’arrivait de sentir quelques douleurs. Les abdos sont sur-sollicités en bloc, gainage oblige, et ça aussi c’est à proscrire pendant la grossesse. J’ai dit au revoir au bloc pour quelques mois… Mais c’est pour la bonne cause !

Heureusement qu’il n’y a pas que le bloc dans la vie et qu’on peut continuer à faire de l’escalade enceinte : pour me consoler, il me restait la voie. Sauf que là aussi, il a fallu faire quelques concessions et adaptations. Comme les chutes peuvent être assez violentes, j’ai tout de suite arrêté la grimpe en tête. Certes, ça fait un challenge de moins, mais la moulinette me semblait être la meilleure solution.

Après un premier trimestre difficile, j’ai eu la chance d’avoir une grossesse qui se déroule très bien et sans aucun désagrément ni complication, ce qui m’a permis de continuer à faire de l’escalade enceinte.

J’ai donc continué en moulinette, sans me sentir trop gênée. Plus les mois passent, plus le ventre prend de la place et les efforts nécessaires pour réussir certains mouvements sont démultipliés. Mon niveau max devenait de plus en plus difficile à atteindre, et ça, j’ai eu du mal à le digérer. 😅

À plus de 6 mois, je sortais encore des 6a, mais ça commençait vraiment à devenir difficile. Sur le moment ça allait, par contre la nuit suivante et le lendemain, c’était nerf sciatique très douloureux et contractions… Signes qu’il fallait arrêter ou diminuer la difficulté.

Sauf que ce qui me motive en grimpe, c’est le challenge, essayer des choses qui sont pour le moment hors d’atteinte. Bref, le dépassement de soi. Vous imaginez donc bien que la solution « faire du 4 ou du 5 pour continuer à faire de l’escalade enceinte », ce n’était vraiment pas pour moi !

Grimper frustrée ou ne pas grimper du tout, ça revenait au même : j’ai décidé d’arrêter le temps de la grossesse se termine.

Et la grande pause !

Me voilà donc sur le banc de touche, à attendre sagement l’année prochaine pour pouvoir reprendre la grimpette. Cela ne m’empêche pas de toujours accompagner les copains en salle et en extérieur pour les regarder grimper. Les tapis et fauteuils de la salle sont plutôt confort, et lire un livre en étant posée sur un matelas gonflable à l’ombre des arbres, c’est plutôt pas mal aussi. 😏

J’ai quand même continué à assurer les copains jusqu’à environ huit mois de grossesse. Ça ne demande pas tant d’efforts et, à mon sens, présente peu de risques. Avec la fatigue cumulée de la grossesse, ça commençait à devenir difficile aussi.

Décision prise à près de huit mois : l’escalade enceinte et même l’assurage, ce n’est plus pour moi ! Je suis officiellement en pause de grimpe en attendant que tout rentre dans l’ordre et que j’ai terminé ma rééducation du périnée et des abdos profonds (indispensable avant la reprise !).

Ps : n’oubliez pas que chaque grossesse est unique et faire de l’escalade enceinte est un choix personnel. Il est également indispensable d’en parler avec son médecin pour avoir l’avis d’un professionnel de santé.

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