De son histoire, son anatomie, à ses types de pratiques, en passant par les bienfaits de la slackline pour l’escalade, on vous dit tout sur cette activité adorée des grimpeurs.
Un peu d’histoire
La slackline (de l’anglais « ligne lâche » ou « corde souple »), a été créée au début des années 1980 en Californie dans le parc naturel du Yosemite. Au pied du « Nose », emblématique voie d’escalade, les grimpeurs ne savaient pas quoi faire de leur excès de sangles. Ils ont alors eu l’idée de les tendre entre deux arbres !
Le précurseur est un grimpeur américain connu sous le nom de Chongo. Une figure de slackline a même pris son nom par la suite, le « Chongo Start » qui est une manière de se lever sur la sangle.
Quelques années plus tard, cette bande de grimpeurs décide de tendre leurs sangles au-dessus du vide pour décupler les sensations. Avec ou sans dispositif d’assurage, de nombreux slacklineurs prennent de la hauteur et adoptent le célèbre spot « Lost Arrow Spire », de quoi avoir des frissons dans le dos.
La slackline est une activité minimaliste, respectueuse et proche de la nature qui demande une grande concentration et maîtrise de son corps. Elle a rapidement été adoptée par de nombreux grimpeurs séduits par ses valeurs ! En effet, l’éthique de la slackline est très proche de celle de l’escalade. Elle repose sur le moment présent. Même si pendant l’activité en elle-même on est seul, on fait de la slackline avec ses amis ou en famille. C’est avant tout une expérience que l’on partage ensemble, dans la bonne humeur et en sécurité.
En plus d’être éthiquement très proche de la grimpe, les bienfaits de la slackline pour l’escalade sont nombreux ! Mais ça, on vous en parle un peu plus bas. 😉
Slackline : fiche technique
La slack a été popularisée autour des années 2000 en France, 20 ans après son invention. Elle se distingue principalement du funambulisme par son matériel. Si les funambules marchent sur un fil ou un câble tendu et s’aident généralement d’un balancier pour éviter de chuter, ce n’est pas le cas des slackeurs qui utilisent un matériel tout autre.
Une slackline c’est une sangle élastique en polyester non stabilisée et tendue entre deux ancrages (poteaux, arbres, points d’ancrage d’escalade…) à l’aide d’un système facilitant sa mise en tension (cliquet, mouflage sur corde avec poulies ou mouflage autobloquant sur la sangle elle-même).
La largeur de la slack varie généralement de 1,9 cm à 5 cm en fonction de son niveau et de sa pratique. Et ici, pas question pour le pratiquant de s’aider d’un balancier.
2 grands types de pratiques
La pratique de la slackline se divise en deux grandes familles.
La longline
Ici, la slackline s’aborde sur son aspect méditatif, c’est sa pratique qualifiée de plus noble. La longline consiste à traverser une longueur variable, sur une sangle faisant généralement 2,5 cm de largeur. On peut choisir de faire varier la tension de la slack (tendue ou molle).
3 critères font varier les sensations dans cette pratique :
- la matière de la sangle,
- la longueur de la sangle,
- et sa tension !
Le fait de pouvoir pratiquer la slackline en milieu naturel ou urbain, voire en intérieur, a joué un rôle significatif dans l’essor de cette activité, encourageant ainsi le slackeur à adapter la discipline selon ses préférences et l’environnement disponible.
En longline, on retrouve plusieurs sous-disciplines.
1. La midline
La midline c’est le fait de pratiquer cette activité entre deux arbres ou falaises moyennement hautes (de 10 à 15 mètres en général).
2. La highline
Ici, le slackeur traverse sur une slackline tendue entre deux falaises, au-dessus du vide. Il est généralement relié à la slackline par une corde rattachée à son baudrier. Cela permet de le rattraper en cas de chute. Notez que certains choisissent de ne pas s’assurer… Comme en escalade, on appelle ça un free solo.
3. La waterline
Sans grande surprise, c’est le fait de tendre la slackline au-dessus de l’eau. #psicobloc et oui grimpeurs ou slackeurs, on aime quand même bien quand il y a un peu d’eau par-ci par-là ! 💧
4. La rodéoline
Les ancrages sont ici placés très hauts sur des arbres et la sangle sera complètement détendue.
5. La spaceline
Plusieurs slacks sont reliées entres elles par un point central en suspension formant une sorte de toile d’araignées.
La jumpline
Enfin, pour corser les choses lorsque l’on maîtrise l’équilibre de base sur une sangle, on peut même faire des figures statiques d’équilibre dessus et repousser les limites de l’équilibre encore plus loin. Et si on veut vraiment pousser le vice de la figure, on peut s’orienter vers le second grand type de pratique de la slackline : la jumpline !
Beaucoup plus intense que la longline, la jumpline consiste à rebondir sur une sangle de 5cm de large, très tendue. Cette tension donne un effet de rebond similaire à celui d’un trampoline. Ainsi, il va être possible de réaliser des figures aériennes diverses, inspirées pour la plupart de la gymnastique. Cette pratique nécessite moins de concentration qu’en longline mais demande une très bonne condition physique et de l’engagement car l’effort musculaire est plus intense.
Les 5 bienfaits de la slackline pour l’escalade
Le gainage
Chez Climb Camp, on n’a pas fini de vous parler de gainage ! D’un point de vue général le gainage est la capacité à maintenir une certaine rigidité des articulations du tronc et de permettre un mouvement sécurisé.
Le gainage du corps nous permet de transmettre les forces efficacement (si le corps n’est pas gainé, il se déforme et absorbe l’énergie au lieu de la transmettre) ainsi qu’à maintenir une posture sécuritaire (une articulation rigide aura beaucoup moins de chances d’être lésée).
Un bon gainage présente 3 avantages principaux en escalade :
- pouvoir atteindre des prises éloignées, surtout avec les pieds,
- transmettre les forces appliquées sur les pieds au reste du corps,
- retenir les ballants.
Bonne nouvelle ! La pratique de la slackline est favorable à un bon gainage car elle nécessite d’avoir constamment l’ensemble de son corps bien rigide, sinon nous allons être déséquilibré en absorbant l’énergie de la slack.
Le mental
Quand on est sur la sangle, on ne pense qu’à une chose : arriver au bout ! Cette pensée continue est un excellent facteur de motivation qui met notre mental à l’épreuve.
En slackline, l’objectif est très similaire à celui de l’escalade. Qu’il s’agisse de l’extrémité d’une sangle ou du haut d’une voie ou d’un bloc, quand on grimpe on a un objectif : arriver au bout. 😉
L’équilibre
Si l’équilibre est l’essence même de la pratique de la slackline, elle est aussi très utile lorsqu’on grimpe, notamment sur un profil de type dalle et plus généralement en escalade de bloc. Le bloc étant constitué de moins de mouvements qu’en voie, les ouvreurs mettent l’accent sur des mouvements plus techniques, physiques ou demandant davantage d’équilibre.
La concentration
Pour parvenir au bout de notre traversée en slackline on doit faire preuve d’une immense concentration. La slackline est probablement l’activité sportive qui demande le plus de calme et de concentration pour ne pas chuter.
Inutile de vous dire que la concentration est une des clés de la réussite lorsque l’on progresse sur une voie d’escalade. Il est impensable de bien positionner notre corps et attraper les prises de la bonne manière sans être concentré sur notre ascension et rien d’autre.
La proprioception
Parmi les bienfaits de la slackline pour l’escalade, en voici un dernier qui n’est pas des moindres.
Derrière la proprioception ou encore sensibilité profonde, on désigne la perception, consciente ou non, de la position des différentes parties du corps. Et en équilibre sur une slackline cette perception est très importante. Lorsque nous déplaçons successivement avec coordination et précision nos pieds, lorsque nous rigidifions notre corps pour trouver l’équilibre tout en faisant le balancier avec nos bras… bref, une activité extrêmement riche à ce niveau-là.
Sentir la sangle bien se positionner sous son pied et sentir une prise que l’on vient chercher avec sa pointe de chausson ne sont pas des choses si différentes !
Si la slackline ne fait pas encore partie de votre attirail du grimpeur, alors n’attendez plus. Vous allez pouvoir vous amuser, passer du temps avec vos amis tout en progressant en grimpe… quoi de mieux ?! 😉
Vous en trouverez dans les magasins de sports, à tous les prix. Chez Climb Camp, on en a deux, pratique pour se faire un grand terrain de jeu ! L’une de la marque Simond, distribuée chez Décathlon, et une autre de la marque Gibbon, leader mondial de la slackline.
Les deux sont très bien, mais la Gibbon est beaucoup plus agréable sous le pied, la matière est plus douce et en même temps plus agrippante. Elle vaut vraiment le coup !
On vous a mis une petite fiche produit de la Gibbon juste à côté, si vous voulez en savoir plus sur cette petite pépite. 🙂