🧗♂️ L’escalade en salle, une activité à la mode
L’escalade en salle séduit un public toujours plus large. Autrefois réservée aux grimpeurs expérimentés ou à l’entraînement hivernal, elle est aujourd’hui une activité sportive tendance, accessible et urbaine. Avec l’entrée de l’escalade aux Jeux Olympiques en 2021, la discipline a gagné en visibilité et en attractivité.
Les salles de bloc et de voies se multiplient, en particulier dans les grandes villes. Ces espaces offrent un cadre sécurisé, convivial et propice à la progression. On y vient autant pour s’entraîner que pour passer un bon moment entre amis, dans une ambiance détendue.
Cette popularité repose aussi sur les nombreux bienfaits de l’escalade : elle développe la force, l’équilibre, la coordination et l’endurance mentale.
Mais ce succès entraîne aussi une fréquentation croissante, et donc de nouveaux enjeux, notamment en termes de pollution intérieure, un aspect souvent sous-estimé par les pratiquants. Entre magnésie, usure des chaussons et qualité de l’air, l’impact environnemental des salles d’escalade mérite aujourd’hui toute notre attention.
🌫️ Les sources de pollution dans les salles d’escalade
🥿 Gomme des chaussons
Ce n’est pas l’élément auquel on pense en premier, et pourtant, la gomme des chaussons d’escalade constitue une source importante de pollution dans les salles. À chaque mouvement, à chaque appui répété sur les volumes et les prises, la semelle en caoutchouc se dégrade légèrement, libérant des micro-particules de plastique et de caoutchouc dans l’air ambiant et au sol.
Une étude publiée en 2024 par une équipe franco-allemande (Université de Grenoble et TU Munich) a mis en lumière ce phénomène : les chercheurs ont mesuré la quantité de particules émises par les chaussons dans une salle de bloc sur plusieurs semaines. Résultat : la concentration de micro-débris de gomme atteignait par endroits des niveaux comparable à ceux mesurés au bord d’une autoroute urbaine pour les particules issues de l’abrasion des pneus.
Ces particules, en suspension ou déposées sur les tapis, peuvent ensuite être remises en circulation dans l’air par les déplacements des grimpeurs. Elles posent alors un risque sanitaire, notamment pour les voies respiratoires, et soulèvent des questions sur la qualité de l’air dans les environnements sportifs clos.
🧴 Magnésie
La magnésie, utilisée pour améliorer l’adhérence, se présente souvent sous forme de poudre. Cette poudre fine reste en suspension dans l’air, contribuant à la concentration de particules fines (PM10) dans les salles. Des études ont montré que les niveaux de PM10 dans certaines salles de bloc peuvent atteindre des concentrations comparables à celles observées dans des environnements industriels.
Ces particules peuvent pénétrer profondément dans les voies respiratoires, provoquant des irritations et, à long terme, des problèmes de santé plus graves.
🧼 Autres sources de pollution
Outre la gomme des chaussons et la magnésie, d’autres facteurs contribuent à la pollution des salles d’escalade :
- Produits d’entretien : Les nettoyants chimiques utilisés pour désinfecter les prises et les surfaces peuvent libérer des composés organiques volatils (COV) dans l’air.
- Matériaux des prises : Certains matériaux synthétiques utilisés pour fabriquer les prises peuvent émettre des substances volatiles, surtout lorsqu’ils sont neufs ou soumis à une forte usure.
🛠️ Comment lutter contre la pollution dans les salles d’escalade ?
💨 Ventilation efficace
Une ventilation adéquate est cruciale pour réduire la concentration de particules en suspension. L’installation de systèmes de filtration de l’air, tels que des filtres HEPA, peut aider à capturer les particules fines et améliorer la qualité de l’air intérieur .
🧴 Privilégier la magnésie liquide
La magnésie liquide génère moins de particules en suspension que la magnésie en poudre. Encourager son utilisation peut contribuer à diminuer la pollution de l’air dans les salles.
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🧽 Entretien régulier des prises et des surfaces
Un nettoyage fréquent des prises et des surfaces permet de réduire l’accumulation de poussière de magnésie et de particules de caoutchouc. Cela aide à limiter la remise en suspension de ces particules dans l’air.
👟 Entretien des chaussons
Nettoyer régulièrement les chaussons et remplacer ceux dont les semelles sont usées peut réduire la libération de particules de caoutchouc. De plus, encourager le développement et l’utilisation de chaussons fabriqués avec des matériaux moins polluants serait bénéfique.
🕒 Éviter les heures de forte affluence
La concentration de particules dans l’air est généralement plus élevée pendant les périodes de forte affluence. Planifier ses séances en dehors de ces créneaux peut réduire l’exposition aux polluants.
🧼 Hygiène personnelle
Se laver les mains et le visage après une séance d’escalade permet d’éliminer les particules déposées sur la peau, réduisant ainsi le risque d’ingestion ou d’inhalation ultérieure. Donc même si vous n’avez pas fait une séance intense, ne zappez pas la case « douche ». 😉
