Comment parer en escalade ?

🙌 Comment parer en escalade ?

Argi

Entraînement, Progression

Savoir parer en escalade est un indispensable, que ce soit en bloc ou en grimpe en tête. Faisons un point sur cette technique qui permet de limiter l’impact des chutes.

Que signifie parer ?

Quand on pare un grimpeur, on sécurise sa chute. L’objectif est de le mettre dans de bonnes conditions pour réduire le risque de blessures.

Le pareur doit anticiper, accompagner la chute du grimpeur et minimiser son impact.

Un bon pareur permettra à son partenaire de se sentir plus en confiance et il pourra davantage se concentrer sur son ascension car il sait que même s’il chute, il sera accompagné au mieux pour ne pas se blesser.

C’est donc une vigilance de tous les instants, une excellente anticipation mais aussi des éléments techniques à connaître. Même si l’objectif de la parade est toujours le même, la technique diffère selon qu’on grimpe en bloc ou en tête.

Parer en escalade de bloc

Évolution de la parade en bloc

En escalade de bloc, la parade dure tout le temps que le grimpeur est sur le bloc. Dès qu’il décolle du sol, jusqu’au moment où il y revient. Il y a encore quelques années, avoir un camarade pour parer était indispensable car les crashpads n’existaient pas ! On ne comptait donc que sur notre partenaire pour nous rattraper.

L’arrivée des crashpads à la fin des années 90 a révolutionné la pratique du bloc en extérieur car on peut désormais assurer sa sécurité seul. Quant au bloc en salle, les très épais tapis font qu’on ressent rarement le besoin d’avoir quelqu’un pour nous parer.

Malgré ces morceaux de mousse qui nous sauvent très souvent, ils ne remplaceront jamais l’œil vif et l’amorti des bras d’un bon pareur.

Technique de la parade en escalade de bloc

En extérieur, guider le grimpeur pendant sa chute est primordial car même si on a un crashpad, on n’est pas à l’abri d’un caillou ou d’une racine en-dessous qui pourraient être fatals pour les chevilles lors de la chute. En salle, l’orientation de la chute importe peu car il n’y a à priori pas d’obstacle (sauf si quelqu’un a laissé trainer sa bouteille d’eau, son tube de magnésie liquide…).

La technique pour parer en escalade de bloc est assez simple. Dès que le grimpeur démarre son bloc, on se tient prêt à accompagner sa chute. Les jambes sont fléchies, les bras sont tendus. On se tient assez proche du grimpeur, mais pas collé ni en-dessous, car s’il chute, on ne pourra pas l’accompagner correctement et il pourrait nous blesser. Le mot d’ordre : être 100% avec le grimpeur, concentré et disponible. C’est ce qui fait la différence en cas de chute.

Si le grimpeur chute, l’objectif du pareur est de ralentir sa chute et le faire atterrir le plus en douceur possible, sur ses deux pieds. Le pareur va donc l’attraper au niveau du bassin ou de la taille (voire sous les aisselles si la chute est basse) afin d’accompagner la chute. On ne veut surtout pas stopper la chute, ce qui pourrait être très traumatisant. On accompagne le grimpeur jusqu’à qu’il touche le sol, en fléchissant les jambes avec lui.

Attention, le grimpeur a aussi un rôle actif dans la chute ! Il doit être souple, fléchir ses jambes lors du contact avec le sol pour mieux répartir la force de l’impact. S’il est raide comme un piquet et ne fléchit rien, l’atterrissage risque d’être rude !

Parer en escalade en tête

En escalade en tête, le grimpeur part avec la corde et clippe au fur et à mesure sur des dégaines placées sur la paroi. Il n’est donc pas sécurisé jusqu’à ce qu’il clippe la corde sur la première dégaine. Pendant ce laps de temps, l’assureur doit parer le grimpeur pour sécuriser une éventuelle chute.

Avant de démarrer une ascension, il faut que les vérifications de sécurité soient faites et que l’assureur laisse suffisamment de mou pour pouvoir aller clipper la première dégaine.

Pour parer en escalade en tête, l’assureur se tient à environ 1 mètre de la paroi, il suit l’évolution du grimpeur en tendant les bras, tout en tenant la corde (côté brin de vie) dans une main. Ce n’est pas parce que le grimpeur n’a pas encore clippé que c’est une raison pour l’assureur de ne pas tenir la corde. Même si on vous l’accorde, cela ne sécurise pas encore la chute, le fait de tenir le brin de vie dans sa main permet d’être rapidement opérationnel pour assurer, après le premier clippage.

Tout comme pour parer en escalade de bloc, si chute il y a, l’objectif de l’assureur est d’accompagner le grimpeur, le guider, pour ralentir la chute et minimiser son impact. Il se tient donc prêt à le rattraper au niveau du bassin, de la taille, voire sous les aisselles. On ne cherche pas à stopper la chute, on l’accompagne (oui, on répète beaucoup, mais c’est tellement important 🙏).

Dès que le grimpeur a clippé la première dégaine, l’assureur n’a généralement plus besoin de parer mais il doit quand même rester vigilant car il y a encore un risque de retour au sol. Jusqu’à la dégaine suivante, l’assurage doit être le plus sec possible, sans pour autant entraver la progression du grimpeur. Non on ne tire pas le grimpeur vers le bas… 😉 il faut lui laisser suffisamment de mou pour poursuivre son ascension !

Vous savez désormais comment parer en escalade, que ce soit en bloc ou en escalade en tête. Cela paraît simple mais ne négligez pas son importance, elle peut sauver des chevilles, et plus ! 🙏

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