L’escalade est une activité sportive très riche, tant par la technicité de sa gestuelle que la complexité de son environnement. Et oui, ce n’est pas dans tous les sports qu’on confie sa vie à un fil (un beau fil bien costaud tout de même 🙄) !
En revanche, si l’on respecte scrupuleusement quelques règles de sécurité essentielles comme la vérification mutuelle en escalade, cette activité demeure bien heureusement sans grand danger.
La vérification mutuelle en escalade, c’est quoi ?
Un mousqueton mal verrouillé, un oubli de nœud en bout de corde, un nœud de 8 mal fait ou encore un système d’assurage mal positionné… En escalade, les causes d’accident sont multiples, et pourraient la plupart du temps pu être évitées.
Ces erreurs de manipulations sont généralement provoquées par de la fatigue, un moment d’inattention, l’impatience de grimper ou un excès de confiance. Et si la plupart du temps vous ne remarquez même pas que vous avez commis des erreurs de manipulations et que tout se passe bien… Il suffit d’une fois de trop.
La vérification mutuelle, plus généralement définie par son anglicisme « partner check » ou encore « double check », consiste pour un assureur et un grimpeur à effectuer une série de contrôles mutuels des éléments de sécurité avant chaque départ de longueur, dans le but d’éviter tout retour au sol.
Les 4 étapes de la vérification mutuelle en escalade
Les points à revoir lors de la vérification mutuelle en escalade concernent le harnais, le système d’assurage, le nœud d’encordement et la corde.
#1 Le harnais
La vérification du harnais se fait uniquement en début de session et non pas avant chaque longueur (à moins que vous enleviez votre baudrier entre temps bien entendu). Elle a pour rôle de vérifier que :
- le baudrier passe au-dessus des habits,
- les boucles de réglage soient bien ajustées : au-dessus des hanches pour la sangle de la taille et non vrillées pour les sangles des cuisses.
#2 Le système d’assurage
La vérification du système d’assurage concerne :
- le sens de la corde dans l’appareil (afin que le frein soit efficace – test de fonctionnement),
- la connexion du mousqueton sur le pontet du harnais prévu à cet effet,
- le verrouillage du mousqueton de sécurité.
#3 Le nœud d’encordement
Le nœud de 8 d’encordement effectué par le grimpeur doit être :
- fait sur le pontet du harnais prévu à cet effet,
- correct (bien tressé, serré et proche du pontet),
- éventuellement suivi d’un nœud d’arrêt, ce qui permet de solidariser le brin de corde avec l’autre brin pour ne pas qu’il « pendouille » et gêne les mouvements.
Plus rarement, un nœud de chaise peut être effectué pour s’encorder. Il comporte un nœud d’arrêt (si c’est un nœud de chaise) ou une longueur de corde suffisante après le nœud (si c’est un nœud de huit).
#4 La corde
Concernant la corde, il s’agit de s’assurer qu’un nœud a été effectué en bout de corde afin qu’elle ne sorte pas du système d’assurage si sa longueur a été mal jaugée.
Nœud de huit, d’arrêt… il est possible de faire n’importe quel nœud. L’important est qu’il empêche la corde de filer dans le système d’assurage.
#5 BONUS : on check son partenaire du poing ! 🤜🤛
Parce que faire un « partner check » sans checker son partenaire à la fin, ça laisse un sentiment d’inachevé… 😉
Quelles vérifications pour le grimpeur et l’assureur ?
Les vérifications consistent à analyser la bonne réalisation des manipulations effectuées par son compagnon de cordée.
L’assureur | Le grimpeur |
---|---|
Le baudrier du grimpeur | Le baudrier de l’assureur |
Le nœud d’encordement | Le système d’assurage |
Le nœud de bout de corde (si effectué par le grimpeur) | Le nœud de bout de corde (si effectué par l’assureur) |
💡 Remarque : si le grimpeur grimpe en tête, il est important de s’assurer également qu’il emmène avec lui suffisamment de dégaines pour équiper la voie.
Nous espérons que cet article vous a permis de prendre conscience de l’enjeu de la vérification mutuelle en escalade et de ses étapes clés. Bonne grimpe, en toute sécurité !