Différences entre escalade et alpinisme

🆚 Différences entre escalade et alpinisme

Thibaud

Infos, Culture Grimpe

Vous vous demandez quelles peuvent bien être les différences entre escalade et alpinisme ? C’est une question légitime étant donné que ces deux disciplines partagent de nombreux points communs mais aussi des distinctions notables.

Escalade VS alpinisme

Commençons par aborder les différences entre escalade et alpinisme en évoquant la verticalité des disciplines.

L’escalade est une discipline sportive dans laquelle un grimpeur va suivre un chemin, un itinéraire vertical sur une paroi plus ou moins raide, la plupart du temps à la seule force de ses muscles (escalade libre).

Une course d’alpinisme n’est pas toujours aussi verticale qu’une voie d’escalade. Étymologiquement, le mot « course » fait référence à la marche à pieds. La course d’alpinisme ce n’est bien sûr pas que de la randonnée, ça peut aussi être gravir des sommets, skier sur des glaciers, des arêtes enneigées, ou même des rochers !

En fait on pourrait dire que l’escalade est une sous-discipline de l’alpinisme, et non l’inverse. Il paraît donc logique par la suite de comparer l’escalade avec l’escalade en alpinisme et non l’alpinisme de manière générale.

Pssst ! Est-ce que vous savez pourquoi on parle de course d’alpinisme ?
À son essor au XIXème siècle, l’alpinisme était une discipline élitiste réservée aux riches bourgeois qui étaient systématiquement accompagnés de guides faisant payer la course… un peu à la manière du Uber qui vous ramène lorsque vous avez trop fait tarder la binouze d’après grimpe !

Différences entre escalade et escalade d’alpinisme

⛰️ L’environnement

L’escalade se pratique dans un environnement rocheux de type forêt / falaise ou sur structure artificielle, alors que l’alpinisme se pratique en montagne, essentiellement sur neige ou glace en raison de l’altitude et du froid, mais aussi parfois sur roche ou encore en mixte (trois en un) !

↕️ L’altitude

Qui dit neige, glace et sommets dit haute montagne. Mais alors c’est quoi la haute montagne ?! Bonne question…
On fixe généralement une grossière barrière à 2500 mètres stipulant qu’en dessous, une ascension est qualifiée de grimpe et qu’au dessus, c’est de l’alpi !

Mais il ne s’agit que d’un indicateur, la distinction se fait en réalité sur un ensemble de critères, plus spécifiques. On pourrait très bien grimper en voie à 2600 mètres, comme faire de l’alpi à 2000 mètres… Cela dépend d’autres facteurs environnementaux.

Ce niveau d’altitude fait partie des principales différences entre escalade et alpinisme. Il est une sorte de limite, de séparation entre un environnement accessible et un environnement bien plus contraignant et hostile pour l’Homme.

Vous l’avez compris, le Pays Basque n’est pas la destination rêvée pour faire de l’alpinisme ! De l’escalade oui, mais niveau alpi, on repassera… Et puis, ça serait plus une course de pyrénéisme après tout. 😉

🎒 Le matériel

Le matériel requis pour l’escalade libre est uniquement l’équipement pour l’assurage ; tels qu’un baudrier, des dégaines, des mousquetons… C’est donc léger pour le grimpeur.

De l’autre côté, l’alpiniste devra considérer de l’équipement de protection pour la verticalité certes, mais aussi pour se protéger du froid (vêtements), pour transporter son équipement (sac à dos) et même pour l’aider à progresser artificiellement (piolets…). En alpi, le terrain n’est pas ou peu équipé.

⏳ Une intensité et un engagement variable

En escalade classique, l’effort est « court » et intense.

Quand je dis court c’est bien entendu en comparaison à l’alpinisme car grimper pendant 20 minutes sans pause c’est à la fois court et à la fois très long. 😉

Hormis de longues grandes voies ou encore les Big Wall où l’ascension dure plusieurs heures, voire plusieurs jours, l’escalade classique, ce n’est pas vraiment une activité sur laquelle on s’éternise. L’effort est bref car il consiste la plupart du temps à grimper moins de 50 mètres, puis à redescendre, ou du moins à se reposer fréquemment entre les ascensions.

L’escalade en alpinisme est une forme d’escalade artificielle, lors de laquelle on se repose sur l’équipement et on s’aide d’artifices pour progresser. Elle demande plus d’engagement, ce qui conduit généralement à moins chercher à atteindre son niveau maximal de grimpe.

⚠️ Les risques

Les dangers de l’escalade se limitent à l’environnement direct de la discipline. Mauvaises réceptions du grimpeur, mauvaises manipulations d’assurage, équipements inadaptés, chutes de pierre… Des risques qu’il est la plupart du temps facile de prévenir en respectant des règles de pratique simples.

Côté alpinisme, l’histoire est tout autre. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard que l’on parle de la seule activité pour laquelle « la société accepte le risque de mort ». L’alpinisme laisse une vraie place à des aléas environnementaux plus globaux. Une course d’alpinisme est en ce sens une sorte de « course contre la montre » car plus on reste longtemps en montagne, plus on est vulnérable.

Froid, altitude, météo, éloignement… Autant de différences entre escalade et alpinisme qui font qu’on peut oublier l’alpinisme en tongs. La haute montagne nécessite un bon bagage de connaissances techniques ainsi qu’une réelle considération des risques engendrés par cet environnement aussi hostile et imprévisible que majestueux.

Le froid

La neige, le froid et le vent peuvent s’avérer mortels. Le mauvais temps peut provoquer la cécité des neiges, des engelures et de l’hypothermie.

L’altitude

La principale pathologie d’altitude est le Mal Aigu des Montagnes, un syndrome causé par une montée trop rapide en altitude sans acclimatation préalable. Il est fréquent en alpinisme et est causé par la réduction d’oxygène qui accompagne la montée en altitude.

De nombreux symptômes surviennent lorsqu’une personne est touchée par le Mal Aigu des Montagnes : faiblesse et fatigue, maux de tête, perte d’appétit, vomissements, difficulté à respirer, difficulté à dormir, vertiges, etc.

S’il n’est pas traité à temps, le Mal Aigu des Montagnes peut s’avérer dangereux. Au-delà de 4000 mètres, le MAM peut entraîner un œdème pulmonaire (OPHA) et même œdème cérébral (OCHA) provoquant un coma et pouvant entraîner la mort.

La météo

A moins de passer plusieurs heures (voire jours) sur la paroi dans certaines grandes voies, le changement climatique n’est pas notre préoccupation première en escalade.

En revanche, lorsqu’on s’apprête à effectuer une course d’alpinisme il est primordial de se renseigner sur les conditions météorologiques. Une course d’alpinisme dure plusieurs heures, plusieurs jours, et un changement climatique peut s’avérer extrêmement dangereux dans un lieu où nous sommes si exposés (avalanches, orage, vents, fonte…). Les changements météorologiques sont d’ailleurs bien plus rapides et impactants en montagne qu’en plaine.

Les blessures

Si la plupart des sites d’escalade en milieu naturels impliquent souvent une marche d’approche, elle n’est généralement pas interminable et la grimpe s’effectue surtout dans des zones de basse et moyenne montagne. Et cela rime avec civilisation (réseau mobile, habitations…) plus ou moins proche.

En revanche, une course d’alpinisme s’effectue en haute montagne, un lieu plus reculé et isolé. Vous aurez compris que côté alpi, la blessure n’est pas une option, car elle peut rapidement devenir très contraignante en entravant la progression, voire mettant en réel danger l’alpiniste.

Il ne faut pas négliger le matériel de secours qui, même s’il n’est dans le meilleur des cas jamais utilisé en montagne, peut s’avérer vital en cas de nécessité.

L’équipement de sécurité

Parmi les différences entre escalade et alpinisme, on peut parler de l’équipement de sécurité. La plupart des sites d’escalade sont aujourd’hui extrêmement bien équipés, voire aseptisés et l’accidentologie en escalade témoigne d’une activité sécuritaire. En revanche, très peu de voies d’alpinisme sont sécurisées.

Les vivres

Hormis dans le cas de grandes voies de plusieurs centaines de mètres sur lesquelles les grimpeurs passent plusieurs jours, en dormant dans des portaledges, rebrousser chemin en escalade est plutôt une manœuvre express là où en alpi, l’anticipation sera votre meilleure alliée. Si vous devez vous retrouver arrêtés pour n’importe quelle raison (blessure, météo…) il est important d’avoir sur soit suffisamment à manger et à boire.

Résumé : différences entre escalade et alpinisme

CaractéristiquesEscaladeAlpinisme
⛰️ EnvironnementRoche, artificielNeige, glace, roche, mixte
↕️ AltitudeBasse – moyenne montagne (souvent < 2500 mètres)Haute montagne (souvent > 2500 mètres)
🎒 MatérielFaible : matériel d’assurageImportant : matériel d’assurage + matériel de progression + sac + vêtements chauds
Intensité et engagementIntensité importante et engagement moindreIntensité moindre et engagement important
⚠️ RisquesPeu nombreux et maîtrisésNombreux et imprévisibles

Nous espérons que cet article vous permet de mieux appréhender dans les grandes lignes les différences entre escalade et alpinisme. Retenez bien que l’escalade constitue une partie de l’alpinisme au même titre que le ski ou la randonnée, et qu’il y a même différents types d’escalade en alpinisme !

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