Les cotations de difficulté en escalade de bloc

🌡️ Les cotations de difficulté en escalade de bloc

Thibaud

Infos, Culture Grimpe

Vous entendez souvent les grimpeurs s’exclamer : « je viens de passer une 6b », « cette 7a+ est impossible ! » … Mais n’y comprenez pas grand chose ? Ces lettres et chiffres bizarres représentent les cotations de difficulté en escalade de bloc.

Cotations de difficulté en escalade de bloc ? Késako ?!

Ces cotations représentent une échelle de difficulté des voies. Il est important de coter les voies pour 2 raisons principales :

  1. Avoir une connaissance de son niveau de pratique pour escalader les voies adaptées et progresser en fonction.
  2. Pouvoir se comparer aux autres grimpeurs.

Les cotations de difficulté en escalade de bloc sont principalement caractérisées dans les salles par la couleur des prises ou encore celle des scotchs qui les accompagnent.

Dans la nature, comme la forêt de Fontainebleau qui est le paradis des grimpeurs de bloc, on retrouve les informations sur les voies dans un topo. Un topo est une sorte de manuel papier ou électronique qui regroupe toutes les informations utiles concernant un ou plusieurs bloc (difficulté, type de roche, hauteur, prises…).

La cotation française 🇫🇷

Comment fonctionne t-elle ?

En France, les cotations de difficulté en escalade de bloc utilisent un chiffre, suivi d’une lettre (A, B ou C). Cette lettre est généralement écrite en majuscule afin de la différencier des cotations de difficulté en escalade libre, pour lesquelles la lettre est écrite en minuscule. Il y est également parfois accolé un signe « + » lorsqu’on estime qu’elle est entre 2 niveaux (6B+).

En cas d’hésitation sur la cotation on utilise généralement le signe  » ? «  (7B?) ou encore la double cotation avec  » / «  (7A/B).

Les cotations de difficulté en escalade de bloc - Nomenclature

Cette cotation est déterminée par de nombreux facteurs : la hauteur du bloc, l’exposition (difficulté de réception en cas de chute), la forme/taille des prises, le type de mouvement à effectuer, l’éloignement des prises, etc.

Les cotations en bloc sont généralement considérées comme plus « sèches » qu’en falaise, c’est-à-dire qu’à cotation égale, une voie en bloc sera plus difficile qu’une voie en falaise.

L’échelle française

La cotation dite « française » est issue du site d’escalade de Fontainebleau. Elle est également appelée cotation de Fontainebleau (ou de Bleau). En anglais on l’appelle aussi « Font scale ». C’est le principal système de cotation en Europe (excepté au Royaume-Uni), mais il est également fréquent à travers le monde (Afrique, Japon), à l’exception de l’Amérique du Nord.

Le système de cotation de difficulté est un système ouvert, c’est-à-dire qu’il peut être étendu si des voies plus difficiles que toutes celles qui existent sont ouvertes. Aujourd’hui, les blocs les plus durs se situent dans le neuvième degré, 9A plus précisément. Cependant, si d’ici quelques années un grimpeur réussit une 9B, alors un nouveau barreau se verra ajouté à l’échelle de difficulté.

Cotations 1, 2 et 3 (très facile)

La cotation 1 correspond à un sentier escarpé, ce n’est pas de l’escalade en soi.
La cotation 2, quant à elle, correspond à une progression en marchant avec éventuellement les mains pour s’équilibrer ou appréhender le terrain (une corde est rarement nécessaire). En plus des mains pour s’équilibrer, la cotation 3 peut nécessiter, en complément des jambes, une traction des bras pour progresser.

Il ne s’agit pas encore d’escalade à proprement parler.

Cotation 4 (facile)

La cotation 4 correspond à une escalade simple où les prises sont proches et faciles à prendre en main. Il s’agit d’un niveau débutant.

Cotation 5 (moyen)

Du 5A au 5B, l’escalade est dite « assez facile ». La paroi du mur ou du rocher peut être raide et exposée, mais les prises de main et pieds sont grandes et évidentes. Le cheminement de la voie est évident et ne demande pas une grande lecture préalable.

À partir du niveau 5C, on entre dans un niveau de pratique dit « intermédiaire ». Les mouvements requièrent plus de force et d’équilibre car les prises sont plus limitées.

Cotation 6 (difficile)

À partir de 6A, les blocs demandent de la technique et de la puissance. Les voies sont de niveau intermédiaire et commencent pour certaines à être classées comme « difficiles ».

De 6B à 6C+, l’escalade est difficile : ce niveau avancé est dur à atteindre pour de nombreux grimpeurs et il nécessite une pratique régulière. Les mouvements requièrent plus d’équilibre, plus de force pour soulever son corps, de force dans les bras et les doigts ainsi que la maîtrise de gestes techniques. Les possibilités de mouvements et cheminements se réduisent.

Cotation 7 (expert)

Le niveau 7A est le dernier pallier considéré comme difficile. Il demande de la rigueur dans ses séances d’entraînement mais est atteignable par de nombreuses typologies de pratiquants. Il faut généralement plusieurs années afin d’arriver dans le septième degré.

À partir du 7B, on parle d’un niveau expert. Cela nécessite des grimpeurs naturellement doués, consacrant beaucoup de temps à l’entraînement, plusieurs fois par semaine, pendant plusieurs années. Ils ont généralement un bon rapport force/poids, un corps sec et une bonne endurance.

Cotations 8 et 9 (professionnel)

Le huitième degré est celui des championnats du monde ! En finale de bloc, le mur est généralement d’une difficulté 8B pour les hommes et 8A pour les femmes. Au-delà, les réalisations seront annoncées dans les médias spécialisés.

En octobre 2016, la cotation maximale 8C+ était suggérée pour quelques blocs extrêmement difficiles, à l’exemple de Gioia et Burden of Dreams, la première cotation 9A.

Et ailleurs dans le monde ?

Cotation de Vermin

Dans les autres pays, on retrouve généralement l’échelle française, mais parfois aussi l’échelle de Vermin.

Elle est apparue au 1980 aux Etats-Unis. Avec ce système, les cotations de difficulté en escalade de bloc vont de V0 à V17. Comme la cotation française, il s’agit d’une cotation ouverte. C’est l’échelle de cotation prédominante notamment aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni et en Australie.

Cotation de Peak District

Vers 2002, des magazines d’escalade comme grimper.com ont proposé un nouveau système de cotation appelé « Peak District ». Une dénomination due à son utilisation à Peak District en Angleterre, mais aussi à Annot, en France. Les blocs sont cotés de B1 à B12.

Correspondances des 3 principales échelles de cotations

Bleau 🇫🇷Vermin 🇺🇸Peak District 🇬🇧
1, 2 et 3VBB0
4V0B1
4+V0+B2
5V1B2/3
5+V2B3
6AV3B3/4
6A+V3/4B4
6BV4B4/5
6B+V4/5B5
6CV5B5/6
6C+V5/6B6
7AV6B7
7A+V7B8
7BV8B8/9
7B+V8/9B9
7CV9B10
7C+V10B10/11
8AV11B11
8A+V12B12
8BV13B13
8B+V14B14
8CV15B15
8C+V16B16
9A V17B17

Et voilà ! Les cotations de difficulté en escalade de bloc n’ont plus de secret pour vous. À votre tour de gravir les échelons !

Équipement, accessoires, santé... Retrouvez notre sélection d'essentiels pour l'escalade sur le shop !

2 réflexions au sujet de “🌡️ Les cotations de difficulté en escalade de bloc”

Les commentaires sont fermés.