Comme pour bon nombre d’autres équipements d’escalade, choisir son crashpad peut parfois être très prise de tête ! On vous a donc concocté un petit guide mettant en lumière les caractéristiques principales à prendre en considération avant d’acheter votre crashpad.
Choisir son crashpad : 5 critères
Choisir son crashpad d’escalade peut être déroutant, car malgré l’aspect rudimentaire de ces pads, il y a de nombreux facteurs à prendre en compte.
📏 La dimension
La dimension est un critère primordial lorsqu’il s’agit de choisir son crashpad. Quand on parle de dimension, on regroupe la surface de réception et l’épaisseur.
La surface de réception
La surface au sol d’un crashpad est caractérisée par sa longueur multipliée par sa largeur. Souhaitez-vous couvrir des points de chute clés d’un bloc ou une large surface ? Telle est la question !
- La longueur d’un crashpad se situe généralement entre 100 et 150 cm.
- La largeur d’un crashpad se situe généralement entre 100 et 130 cm.
Ce qui nous donne des surfaces de réception se situant entre 1 et 2 m².
L’épaisseur
Mais la dimension d’un crashpad ne se résume pas à sa surface de réception. Son épaisseur est aussi un élément décisif ! L’épaisseur d’un crashpad conditionne la quantité de mousses absorbantes qu’il va posséder. Et pour le coup c’est un peu comme pour les déodorants AXE ; de la mousse absorbante, « plus t’en mets, plus t’en as » (de l’amorti…) !
L’épaisseur d’un crashpad est un excellent indice quant à la capacité d’amorti d’une chute. Elle varie de 8 cm pour les plus fins à 15 cm pour les plus épais.
🏋️ Le poids
Surface de réception + épaisseur = poids !
C’est souvent bien tentant d’avoir le crashpad le plus grand et épais possible pour optimiser sa sécurité, mais encore faut-il être capable de l’emmener avec nous ! Et quand on pratique le bloc en extérieur, on remarque vite que rares sont les spots où les parkings côtoient les rochers. La marche d’approche, consistant à vous rendre sur le spot de grimpe, est un élément qui fait partie intégrante de la discipline, ne la négligeons pas !
Il est donc important de se demander quelle surface et épaisseur sont optimales pour notre pratique car ces caractéristiques conditionnent directement le poids de la bestiole que nous allons trimballer sur le dos.
🛡️ Les matériaux
C’est la partie la plus technique et abstraite lorsqu’il s’agit de choisir son crashpad.
Les matériaux qui constituent un crashpad sont le textile de la housse et la mousse qu’elle contient.
La housse
La housse d’un crashpad a une seule mission : résister aux frottements qui conduisent à des déchirures. Le tissu qui la constitue est en première ligne : assurez-vous que l’enveloppe qui protège la mousse soit bien épaisse et éventuellement renforcée dans les coins.
Une housse au revêtement antidérapant est préférable en cas de réception sur un terrain légèrement pentu.
Un petit bonus que l’on retrouve sur bon nombre de crashpads aujourd’hui est un petit tapis/paillasson cousu sur le pad, très utile pour nettoyer les chaussons et bénéficier d’une bonne adhérence tout en préservant la gomme.
La mousse
La mousse conditionne l’amortissement d’une chute. Si on parle de mousse au singulier pour parler de la garniture, c’est en fait la plupart du temps plusieurs types de mousses qui viennent remplir l’intérieur de la housse. Ces couches de mousse sont superposées au nombre de 2 (parfois 3) :
1. Couche supérieure (fine) : la mousse dure
Cette première couche est constituée de cellules d’air fermées à haute densité, ce qui a pour avantage de répartir la force de choc transmise à l’impact, tout en conservant une certaine rigidité pour éviter de se tordre les chevilles mais aussi de sentir les reliefs situés sous le crashpad (cailloux, racines…).
Du côté des mousses supérieures, on retrouve les EVA (éthylène-acétate de vinyle), qui offrent le meilleur compromis dynamique/durabilité, et les PE (polyéthylène), plus économiques et légères mais vieillissant plus vite.
2. Couche inférieure (épaisse) : la mousse molle
Des mousses plus épaisses à cellules ouvertes à faible densité constituent la seconde couche, ce qui permet d’optimiser l’absorption de la force transmise.
Du côté mousses épaisses d’absorption, le PU (polyuréthane) s’impose sous de multiples déclinaisons. Elle est aussi la moins coûteuse des mousses.
3. Couche additionnelle (fine) : la mousse dure.
Parfois, on retrouve une 3ème couche de mousse dure encore en-dessous, ce qui permet d’utiliser le crashpad des deux côtés.
Si on a vu que la quantité de mousse détermine la capacité d’amorti (il y a des chances qu’un maxi crashpad de 15 cm d’épaisseur amortisse mieux qu’un mini de 8 cm 😉), leur qualité entre aussi en jeu !
EVA, PE et PU sont les 3 types de mousses utilisées dans la fabrication des crashpads, mais derrière chacun de ces types, vous imaginez bien que l’on retrouve de nombreuses variantes de qualité et densité.
Se renseigner sur la qualité et la durabilité des mousses est un point certes technique mais qui conditionne en grande partie la qualité d’un crashpad.
🚶 Le transport
Deux paramètres entrent en compte lorsqu’il s’agit de transporter un crashpad : la manière avec laquelle on le plie et la manière avec laquelle on le porte.
Système de pliage
On l’a vu plus haut, un crashpad mesure en moyenne 1,4 m de long et 1 m de large. Imaginez-vous devoir les porter sur le dos, les stocker chez vous ou encore les rentrer dans votre voiture tels quels ; ça en fait de la surface ! Niveau encombrement, on a connu mieux…
Pour pallier à ces problématiques de transport et de stockage, les crashpads sont, heureusement, pliables en 2 (la plupart du temps), en 3, voire en 4 !
Il existe 2 systèmes de pliage pour les crashpads.
Avec axe de pliage
La majorité des crashpads comportent un axe de pli permettant de le replier sur lui-même en suivant un axe de pliure et ainsi obtenir un crashpad parfaitement adapté au transport et au stockage.
Cet axe de pliure peut être droit ou en biais :
- Droit : la pliure droite laisse apparaître un espace potentiellement dangereux pour vos chevilles. Une fois déplié, la zone située en-dessous de l’axe de pliage n’est pas rembourrée ; c’est d’ailleurs pour cela qu’on le retrouve généralement sur les crashpads compacts et standards. Pour limiter ce risque, nombreux sont les crashpads à pliure droite qui permettent de joindre les 2 sections avec des scratchs.
- Transversal : la pliure en biais n’est pas encore très répandue mais est très efficace car elle permet de bénéficier des avantages de ce type de système de pliage tout en renforçant la zone de jointure par une coupe transversale.
Sans axe de pliage (monobloc)
Les autres crashpads ne comportent pas d’axe de pliage. C’est donc à vous de « créer » cet axe en forçant pour le replier sur lui-même. Cela permet de conserver une densité de mousses homogène partout et pallier aux blessures des chevilles lors de réceptions hasardeuses sur la ligne de pli. En revanche, ce type de crashpad demande beaucoup plus d’espace de stockage car pour ne pas nuire à l’homogénéité de la mousse dans cette zone de pli, il vaut mieux le stocker déplié.
Cette méthode est aussi utile pour intercaler du matériel en sandwich au niveau de la pliure. Le pli n’étant d’ailleurs pas aussi plat qu’avec un axe de pliage, le crashpad est aussi légèrement plus volumineux.
Caractéristiques | Avec axe de pli | Sans axe de pli |
---|---|---|
Risque d’entorse des chevilles | Oui (limité par une pliure en biais) | Non |
Encombrement (stockage et transport) | Limité | Encombrant |
Rangement de matériel dans le pli (en sandwich) | Peu adapté | Adapté |
Système de portage
Il y a 3 manières de porter un crashpad : par poignées, bandoulières ou bretelles.
Le portage par poignée
Les poignées sont très utiles pour transporter le crashpad sur une courte distance (changement de bloc). Elles permettent d’éviter un repliage et une mise sur le dos.
Le portage par bandoulière
Plus rare, le portage par bandoulière consiste à faire passer une sangle autour de notre buste. La bandoulière est utile pour des trajets courts tels que des changements de secteurs de blocs car elle permet de décharger du poids sur le dos, là ou le portage en mode valise (avec poignée) sollicite plus ou moins les bras, selon le poids du pad. Son avantage est principalement la rapidité avec laquelle on peut embarquer son pad.
Le portage sac à dos avec bretelles
C’est le portage le plus courant car il est rudement efficace pour soulager au maximum le poids du crashpad sur de longues distances. Les bretelles permettent de porter son crashpad sur le dos, à la manière d’un sac ! En revanche, pour se faufiler entre les blocs… on repassera.
Certaines bretelles sont même amovibles pour ne pas qu’elles vous gênent une fois le pad posé au sol.
Tableau récapitulatif des caractéristiques propres aux différents systèmes de portage :
Caractéristiques | Poignées | Bandoulière | Bretelles |
---|---|---|---|
Distance idéale | Courte | Moyenne | Longue |
Mobilité / agilité | Bonne | Mauvaise | Mauvaise |
Rapidité de portage | Rapide | Moyen | Long |
Notez que la plupart du temps on préférera un crashpad possédant des poignées et des bretelles. Cela permet de mêler efficacité et mobilité.
💸 Le prix
Commercialiser des équipements de sécurité est long et cher, en raison d’un accent mis sur la Recherche & le Développement et de la longue batterie de tests effectués en amont de la production. Un coût qui est logiquement répercuté sur les produits finaux. Mais un investissement qu’il est important de faire pour préserver notre santé.
L’élément le plus cher dans un crashpad, c’est la mousse. Plus un crashpad sera grand et épais, plus il faudra de matériaux, et notamment de mousses, pour le confectionner, ce qui justifie une flambée des prix sur les grands modèles (profitons en, ça ne marche pas encore comme ça sur les chaussures !).
C’est pour cela que la taille ainsi que la qualité de ces matériaux (mousses + tissus) font que des crashpads sensiblement similaires au premier coup d’œil vont être commercialisés à des prix allant du simple au triple !
Les différents types de crashpads
Au regard de leurs caractéristiques techniques, on retrouve 4 différents types de crashpads : compacts, standards, d’altitudes et d’appoint.
- Les crashpads compacts (ou mini) sont les plus légers mais aussi les moins absorbants en cas de chute.
- Les crashpads standards (ou moyen) son polyvalents, entre praticité et performance.
- Les crashpads d’altitudes (ou maxi) sont très encombrants mais absorbent de la meilleure manière les chocs.
- Les pads d’appoint (ou micro) sont idéals en complément de protection.
Si vous souhaitez avoir des informations précises sur les caractéristiques techniques de ces grandes familles de crashpad, je vous invite à lire notre article dédié aux différents types de crashpads.
Mais alors comment choisir son crashpad ?
Si nous avons vu que les critères d’achat d’un crashpad sont tous corrélés (plus grand = plus cher, plus épais = plus lourd, plus lourd = moins transportable, etc.), il est important de ne pas tomber dans un raisonnement consistant à dire « plus c’est grand et plus c’est cher, mieux ça sera ! ».
Il y a certes une part de vérité là-dedans, mais sachez que le crashpad le plus grand et performant n’est pas nécessairement celui qui vous conviendra le mieux. Il y a tout autant d’avantages à posséder un petit pad passe-partout qu’un immense. Sachez qu’il n’y a pas de meilleur crashpad qu’un autre : chacun est adapté à une utilisation spécifique et tout dépend donc de votre pratique personnelle.
Le tout va être de faire varier habilement les caractéristiques énoncées plus haut pour tomber sur la formule qui vous convient. Voici un tableau récapitulant les grandes problématiques des grimpeurs, et pour chacune, le ou les types de crashpads idéals (sans considérer le cas particulier des crashpads d’appoint).
Problématique | Compact (mini) | Standard (moyen) | D’altitude (maxi) |
---|---|---|---|
Vous grimpez généralement avec une bande de copains bien équipés | ✔️ | ✔️ | – |
Vous grimpez la plupart du temps seul | – | ✔️ | ✔️ |
Vous grimpez surtout en dalle | ✔️ | ✔️ | – |
Vous grimpez surtout en dévers | – | ✔️ | ✔️ |
Votre spot favori est tout proche d’un parking | – | ✔️ | ✔️ |
Vous avez une grande marche d’approche avec du dénivelé positif avant d’arriver à votre spot favori | ✔️ | ✔️ | – |
Vous voyagez souvent avec votre crashpad | ✔️ | ✔️ | – |
Vous avez peu de place de stockage chez vous | ✔️ | ✔️ | – |
Vous grimpez plutôt des grands blocs | – | ✔️ | ✔️ |
Vous grimpez plutôt des blocs peu engagés (faible hauteur ou type traversée) | ✔️ | ✔️ | – |
Choisir un crashpad compact si vous…
- Préférez grimper des blocs de faible hauteur (< 4 m). Moins vous grimpez haut, moins la surface de chute potentielle est large et moins l’impact sera violent ; inutile de miser sur trop de surface et d’épaisseur.
- Êtes un adepte des parois de type dalle. L’inclinaison positive de ce type de paroi d’escalade rend la zone de chute peu profonde et proche du pied du bloc.
- Avez peu d’espace de stockage. Les crashpads compacts sont les meilleurs amis de vos placards !
- Voyagez souvent (voiture, transports en commun) pour grimper des blocs. Voyager implique d’emmener son crashpad partout avec soi, en véhicule mais aussi sur le dos !
- Effectuez régulièrement une longue et fatigante marche d’approche avant de rejoindre votre spot favori. 1h30 de marche avec 400 mètres de dénivelé positif, ça pique ; vous faites clairement la chasse aux kilos et vous ne voulez pas vous écrouler de fatigue à l’arrivée sur place.
- Grimpez généralement avec une bande de copains bien équipés. Vous n’êtes pas dans une optique de chasse au mètre carré ; à plusieurs vous devriez avoir de quoi couvrir une belle surface ! Vous aurez aussi la possibilité de vous faire parer sur bon nombre de mouvements. Enfin, vous aurez aussi la chance de voir votre matelas douillet se faire déplacer en fonction de votre progression sur le rocher, et ça, c’est beau.
Choisir un crashpad d’altitude si vous…
- Préférez grimper des blocs de hauteur importante (> 4 mètres). Plus vous grimpez haut, plus la surface de chute potentielle est large et plus l’impact sera violent ; il faut donc de la surface et de l’épaisseur.
- Êtes un adepte des parois de type dévers. L’inclinaison négative de ce type de paroi d’escalade, rend la zone de chute large et il est plus difficile d’identifier des points de chute clés.
- Votre spot favori se trouve à moins de 15 minutes à pied d’un parking. Porter un crashpad lourd pendant 15 minutes pour une journée de sécurité optimale, le jeu en vaut la chandelle non ?!
- Grimpez généralement seul. Un gros crashpad sera ici gage de sécurité pour couvrir la zone la plus large possible, car personne ne sera là pour vous amener de la surface de réception supplémentaire, déplacer votre crashpad selon votre progression sur le rocher, ni même vous parer !
Choisir un crashpad standard
Comme vous avez pu le remarquer à travers le tableau comparatif : les crashpads standards conviennent bien à toutes sortes d’utilisations, sans jamais vraiment être le choix optimal. Ils conviennent donc parfaitement à un grimpeur qui n’est pas spécifiquement confronté à une ou plusieurs des problématiques précédentes.
Nous espérons que ce guide pour bien choisir son crashpad d’escalade vous permettra de faire l’acquisition du crashpad idéal !