L’escalade est une activitĂ© sportive qui demande trĂšs souvent de regarder quelqu’un grimper. Que ce soit lors d’un assurage, d’un apprentissage ou d’un encouragement, nous observons scrupuleusement les mouvements exĂ©cutĂ©s.
Lors de ces observations, nos neurones miroirs s’activent. Et bonne nouvelle : c’est pour la bonne cause !
Les neurones miroirs, c’est quoi ?
Définition
Les neurones miroirs sont une catĂ©gorie de neurones du cerveau qui prĂ©sentent une activitĂ© aussi bien lorsqu’un individu exĂ©cute une action que lorsqu’il observe un autre individu exĂ©cuter la mĂȘme action, ou mĂȘme lorsqu’il imagine une telle action, d’oĂč le terme « miroir ».
Pour faire simple, le rÎle du neurone est de véhiculer une information du cerveau vers nos organes.
Nos neurones classiques, dit neurones canoniques, s’activent lorsqu’on effectue une action sans but. Dans le cas inverse, si nous effectuons une action qui a un objectif, ce sont nos neurones miroirs qui s’activent.
Leurs rĂŽles
Les neurones miroirs ont 2 rĂŽles principaux :
#1 La perception des émotions
Lorsqu’on regarde un film d’horreur, voir des visages effrayĂ©s nous angoisse aussi, dans une moindre mesure. De plus, on a tous dĂ©jĂ eu un fou rire inarrĂȘtable avec un ami ! Et bien sachez que ce sont les neurones miroirs qui sont responsables de cette contagion Ă©motionnelle.
#2 L’imitation des actions
Un nouveau-nĂ© ne pourrait pas se dĂ©velopper sans neurones miroirs. C’est grĂące Ă eux qu’en observant le monde qui l’entoure, il reproduit, apprend et se dĂ©veloppe.
En escalade, c’est pareil ! Observer un mouvement, câest dĂ©jĂ le rĂ©aliser dans notre esprit, et de maniĂšre extrĂȘmement prĂ©cise.
Ătre tĂ©moin ou acteur d’une action entraĂźne lâactivation des mĂȘmes zones cĂ©rĂ©brales.
Vous l’avez compris, nos neurones miroirs jouent un rĂŽle clĂ© dans nos capacitĂ©s de mimĂ©tisme. C’est pour cette propriĂ©tĂ© qu’ils sont trĂšs intĂ©ressants dans le milieu du sport. DĂ©couvrez ci-dessous comment les exploiter au maximum lors de vos entraĂźnements !
Exploiter ses neurones miroirs en entraĂźnement
Il existe 2 maniĂšres d’activer ses neurones miroirs lors d’un entraĂźnement d’escalade, et ainsi progresser sans toucher la paroi… Et oui, c’est plutĂŽt une belle promesse !
L’observation

Il s’agit tout simplement de regarder quelqu’un grimper. Comment fait-il pour parvenir au sommet de la voie ? Quels mouvements ? Quel itinĂ©raire ?
Lorsqu’on observe un grimpeur rĂ©aliser un mouvement particulier (vous savez le fameux « Allez Didier pousse sur ta jambe, allez alleeeeeez ! » des potes en bas de la voie), notre cerveau a tendance Ă nous projeter dans le corps de cette personne. D’un point de vue neuronal, c’est comme si nous Ă©tions acteur du mouvement.
Notez que les capacitĂ©s d’apprentissage de nos neurones miroirs dĂ©pendent toutefois de notre expertise dans le geste. S’il s’agit d’un nouveau geste, que notre corps n’a jamais, ou trop peu reproduit, notre capacitĂ© d’imitation sera diminuĂ©e.
Lâactivation de certains neurones miroirs tend donc Ă sâestomper si les reprĂ©sentations motrices ne sont pas alimentĂ©es par des sensations pĂ©riphĂ©riques personnelles. C’est pour ça que nos neurones miroirs viennent en complĂ©ment de la pratique, l’observation Ă elle seule ne fera pas des merveilles !
Vous imaginez bien qu’il ne s’agit pas de regarder quelqu’un faire du vĂ©lo Ă une roue pour savoir en faire ! Cependant, si vous avez un dĂ©but de maĂźtrise dans l’activitĂ©, l’observation vous aidera grandement Ă progresser.
Nous vous conseillons vraiment de regarder quelques vidĂ©os d’escalade de temps en temps pour assimiler des gestes, des mouvements techniques. Et surtout, continuez Ă encourager vos potes de bas de la voie, c’est bon pour tout le monde ! đ
L’observation est un Ă©lĂ©ment clĂ© de l’apprentissage.
La visualisation mentale

Reproduisez dans votre tĂȘte des mouvements, votre cerveau travaillera comme si vous y Ă©tiez.
Il est parfois utile de reproduire un mouvement dans sa tĂȘte pour se formater avant d’y aller concrĂštement. L’entraĂźnement d’Adam Ondra pour « Silence« , la premiĂšre voie cotĂ©e 9C Ă avoir Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e, est une excellente illustration de cette technique mentale. En plus de se reprĂ©senter sur la paroi mentalement, il va coupler ceci en mimant le mouvement, comme s’il y Ă©tait vraiment.
La visualisation mentale est aussi intĂ©ressante en pĂ©riode de rééducation suite Ă une blessure. Pour mieux rĂ©aliser ou mĂ©moriser les mouvements effectuĂ©s lors de la thĂ©rapie, il est possible de les mentaliser. Cela peut par exemple se faire le soir dans son lit avant d’aller se coucher.
N’hĂ©sitez pas Ă vous faire des films dans votre tĂȘte, ça ne vous fera pas de mal. đ
Ce qu’il faut retenir
Les neurones miroirs sont un type de neurones qui s’activent lorsque l’on effectue une action ou encore en observant quelqu’un lâexĂ©cuter.
En regardant attentivement un grimpeur, notre cerveau est automatiquement stimulĂ©, provoquant en interne une rĂ©action similaire Ă celle qui aurait Ă©tĂ© gĂ©nĂ©rĂ©e si nous avions exĂ©cutĂ© nous-mĂȘme le mouvement. Depuis la terre ferme, nous apprenons donc nous aussi.
Effectuer des mouvements dans sa tĂȘte contribue Ă©galement Ă l’apprentissage, il serait bĂȘte de s’en priver !
Il existe d’autres astuces trĂšs simples pour progresser en escalade. Si ça vous intĂ©resse, on vous conseille d’aller lire notre article sur la respiration en escalade. đš